vendredi 15 août 2008

Nguéa Laroute, griotte de Samuel Eto'o ?!

Son nouvel album, "Confort sur canapé" fait le culte du footballeur camerounais.

Vous avez aimé la chanson "Eto'o" dans "Hot Mutumbu", l'avant-dernier album de Nguéa Laroute ? Eh bien, l'artiste vient de resservir le même titre à ses fans dans "Confort sur canapé", le disque qu'elle a mis sur le marché il y a quelques semaines seulement. En dehors du titre et du rythme, la nouvelle création de "Mama Nguéa" se démarque cependant du Tome I par le texte. Comme le précédent, le texte du nouveau "Eto'o" est dithyrambique à souhait. Nguéa Laroute y invite notamment tous les Camerounais à se lever et à danser avec le "Pichichi". "Laissons l'hypocrisie et écartons toute comparaison, le moment est venu, nous devons tous collaborer. Mettons-nous ensemble, soutenons notre Eto'o, soutenons notre champion car l'union fait la force. C'est notre héros, il a prouvé qu'il est le maître du Ndamba", louange-t-elle.

Contrairement au précédent titre, celui contenu dans "Confort sur canapé" semble moins entraînant. Les programmations réalisées par le désormais incontournable Aubin Sandjo, constituant l'un des rares attraits de l'orchestration. Par contre, dans le titre "Na ma timba", Nguéa Laroute confirme tout le bien qu'on pense d'elle en matière de composition musicale. Le texte est particulièrement adulé par les femmes. Et pour cause ! Comme à son habitude, l'artiste a sorti un canon pour tirer à boulets rouges sur les hommes. Nguéa Laroute chante, en effet, la déception d'une femme mal aimée. Celle-là qui, dit-elle, subit les pires atrocités dans son ménage, et qui se décide finalement de quitter son mari. "Si le mariage me refuse, la maison de papa ne me refusera pas. Signe-moi un bon de sortie et je te laisserai tranquille. Les hommes ne savent pas ce que c'est que l'amour. Je rentre, je suis fatiguée...", pleurniche-t-elle.

Amour

La chanson est particulièrement dansante. Manifestement, le résultat d'un travail d'orfèvre mené par un groupe de musiciens dans lequel, en dehors de Aubin Sandjo aux claviers, on retrouve notamment Eric Sefu et Mouasso Elamè (guitares) et Arthur Manga (Bass). Le titre "Konaté", à plusieurs égards, est d'ailleurs de la même veine. De par le thème, les misères des femmes dans leurs ménages ; mais aussi le rythme Makossa et les mêmes finesses et la précision dans l'orchestration. Ici, Nguéa Laroute raconte l'histoire d'un mari qui était si attentionné envers son épouse, mais qui a fini par tomber amoureux de la cousine de cette dernière. Au point de ne plus passer ses nuits à la maison et, surtout, de dépenser tout son argent pour sa nouvelle conquête, qui le quittera pourtant une fois ruiné. "Il a pris les mapan !", s'exclame-t-elle. Et d'ajouter, "Tout ce qui brille n'est pas or. Mon cher ami, je t'ai aimé, pourquoi as-tu cru à la beauté du diable ? J'ai voulu te récupérer, mais il est trop tard. Je ne saurai subir les conséquences de ton égarement. L'homme n'est jamais satisfait...", conclut l'artiste.

De bout en bout de "Confort sur canapé", Nguéa Laroute est, en effet, restée fidèle à sa logique. Elle plaint le sort des femmes, et ne ménage aucune avanie pour qualifier les hommes. L'une des clés de son succès, disent certains fans. D'autres admirateurs de l'artiste, par contre, soutiennent que la qualité des slows composés par Nguéa Laroute est l'un des déclencheurs de sa réussite dans la musique. La preuve, elle est de retour avec deux titres hautement langoureux : "Taille crayon" et "Chanson des mariés". Toutefois, la plus grosse déception de cette nouvelle réalisation de Nguéa Laroute, semble être le titre "Jps". En fait, il s'agit d'une chanson écrite par un certain Daniel Jangwa Bille, à la gloire du producteur Jean Pierre Sah. Dans le fond, Nguéa Laroute y décrie les médisances. Mais, le culte de la personne, qui y transparaît de façon assez flagrante, frise un peu la vulgarité. N'empêche, l'essentiel des treize titres de l'album "Confort sur canapé" valent le détour. Une trouvaille de plus que les mélomanes devraient vite s'approprier.

Le Quotidien Mutations

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