Le concert a duré deux fois moins que prévu avec trois heures de retard sur l’horaire annoncé. Aucun mot d’excuse, aucune explication comme si sa célébrité lui valait l’absolution de tous les manquements au contrat passé avec les mélomanes.
Le public est abasourdi. Trois minutes plus tard, Werrason déploie, sur scène, une banderole dénonçant la guerre au Nord-Kivu avec dessus les photos des déplacés de la guerre parmi lesquelles sans doute des femmes violées aussi. La danseuse qui venait de se palper les parties génitales avec sa main droite, tient cette banderole sacrée avec la même main droite… Plus tôt, lui-même Werrason s’était présenté sur le devant de la scène, puis goguenard, avait serré ses parties génitales avec sa main droite ! Dans la foulée, la danseuse Linda n’en finissait pas de se caresser l’entrecuisse avant de se mettre en califourchon en tenant le pied du micro, le postérieur tourné vers le public.Et pourtant, c’est un spectacle de musique qui allait faire date qu’on nous avait annoncé et Werrason avait, en plus, promis de jouer en pensant aux populations du Nord-Kivu… Finalement, lui et ses danseuses ne pensaient qu’à aguicher, à choquer. Pour ceux qui nous accuseraient d’avoir l’accusation facile, je vous livre la définition de la pornographie puisée dans le dictionnaire : « Représentation (sous forme d’écrits, de dessins, de peintures, de photos, de spectacles, etc.) de choses obscènes, sans préoccupation artistique et avec l’intention délibérée de provoquer l’excitation sexuelle du public auquel elles sont destinées ». Le bien-nommé « ambassadeur de la paix » était devenu, le temps d’un concert au Zénith, l’ambassadeur de la pornographie.Et pourtant, à défaut d’atteindre des sommets, le concert dégageait une réelle volonté de bien faire de l’orchestre. Les chanteurs déroulaient des chorégraphies bien rodées mais qui manquaient une dose d’élégance. Les danses exhibées exigeaient, en effet, une très bonne condition physique et étaient plus près des contorsions que des élégantes danses congolaises. Le spectacle est très élaboré. Les chanteurs sont disciplinés et laissent entrevoir du talent sauf quand ils soumettent leurs cordes vocales au supplice en criant au lieu de chanter. Les chansons sont trop longues et interminables pour accrocher le public. Le synthétiseur mange hélas les guitares et la basse qu’on n’entend pas d’une manière distincte. Petite déception aussi pour les lumières : minimalistes, éparses et pas du tout en rapport avec l’occupation de la scène. Quand Werrason consent enfin de monter sur scène, à 3 heures 45, dans une salle remplie à ras le bord, le show redouble d’ardeur et le public de Wenge trouve un très bon Wenge MMM, excellent dans son style. C’est du bon Werra et même du très bon Werra. Cela va durer une bonne heure et demie avant de retomber dans le quelconque et la désinvolture pour atteindre le chloroforme vers cinq heures du matin. Le public semble las. Même quand Werra lui demande de lever les bras pour la paix en RDC, à peine cent personnes suivent. Le rappeur Youssouffa qui fait un duo avec Werra en fera même les frais malgré un discours bien à-propos sur la RDC. Quand à 5 heures 45’, l’orchestre arrête pas le moindre applaudissement et personne ne s’en plaint. Logique, à la fin la star passait son temps à multiplier des dédicaces en contretemps et à chanter dos tourné au public, face à son batteur.Le public, dindon de la farcePublicité mensongère ou mépris du public, au-delà des épisodes pornographiques de son concert, Werrason a annoncé des invités que personne n’a vus. A part le rappeur Youssoufa, aucune personnalité du showbiz annoncé n’est venue : point d’Anelka, de Claude Makelele, de Trésor Lualua… De plus, le concert a duré deux fois moins que prévu avec trois heures de retard sur l’horaire annoncé. Aucun mot d’excuse, aucune explication comme si sa célébrité lui valait l’absolution de tous les manquements au contrat passé avec les mélomanes.Au petit matin, quand les lampions se sont éteints, Werrason venait de se délester de la sympathie et de l’admiration de beaucoup de mélomanes.
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