vendredi 20 juin 2008

CULTURE- CAMEROUN : LA MORT DE LA CMC QUI CEDE DESORMAIS LA PLACE A LA SOCAM AVEC A SA TETE ODILE NGASKA COMME PCA ...



Odile Ngaska a battu Roméo Dika au cours de l’Assemblée générale constitutive de la Société civile camerounaise de l’art musical, qui rem place la Cmc.
Il a fallu deux tours pour que les artistes de l’art musical fassent leur choix entre Odile Ngaska, Roméo Dicka, Mama Ohandja. Rachel Tchoungui et Elvis Kemayo d’une part, et Roméo Dicka et Odile Ngaska ensuite. Le premier tour de cette élection du président du conseil d’administration (Pca) de la toute nouvelle Société civile camerounaise de l’art de la musique (Socam) n’a, en effet, pas pu départager les candidats dans la mesure où le code électoral de cette société prévoit qu’un candidat ne peut être déclaré élu au premier tour que s’il a obtenu la majorité des suffrages. Avec 112 voix contre 82 pour Odile Ngaska, 68 pour Elvis Kemayo, 29 pour Mama Ohandja et 9 pour Rachel Tchoungui, Roméo Dicka n’a pas pu se démarquer dès le premier tour.

Le jeu des alliances aidant (la plupart des électeurs des quatre autres candidats se sont alignés derrière la prêtresse Odile Ngaska), il n’a pu conserver son avance sur sa principale rivale. Et c’est au tour de 2h30 du matin dimanche, 08 juin 2008, que le verdict des urnes est tombé : 149 voix pour Odile Ngaska contre 124 pour Roméo Dicka. La liesse qui s’est emparée des partisans de cette dernière n’avait d’égal que le suspense qui a entonné tout le processus de vote qui, pour une fois s’est déroulé dans une discipline étonnante. Pour la prêtresse, émue aux larmes et dont l’équipe de campagne n’a eu que trois jours pour convaincre les artistes, il ne fait pas de doute : cette victoire est celle du Christ. "Il a voulu une ère nouvelle pour les artistes musiciens et a souhaité que cette ère soit conduite par une femme. Les hommes ont essayé, ça n’a pas marché. Voyons voir ce que les femmes apporteront".

Reprofilage
Il faut donc espérer, comme le recommandait la ministre de la Culture, Ama Tutu Muna, venue s’enquérir de l’évolution des travaux dans l’après-midi de samedi 07 juin au Palais des congrès, que les artistes ont " bien réfléchi " afin de "lancer quelque chose pour [leur] avenir [sans choisir par] affinités ethniques". Lors de son passage, Ama Tutu Muna, pour qui ce jour était " très spécial ", a tenu à remercier les artistes " d’avoir cru que les choses pouvaient être faites de manière calme en respectant les lois de l’Etat."
Parlant de la création de la Socam qui gérera désormais le droit d’auteur chez les artistes musiciens, elle a précisé qu’ "il s’agit de lancer quelque chose pour l’avenir de notre culture. " S’inspirant des griefs portés contre la Cameroon Music Corporation dont l’agrément a été retiré le 12 mai dernier, Ama Tutu Muna a recommandé que, dans la nouvelle société, "Il ne faut pas exclure ceux qui travaillent et produisent vraiment. Il faut construire sur quelque chose de paisible, cohérent et juste et équitable, qui obéit aux lois de notre nation ".

A propos de cette nouvelle société civile camerounaise de l’art musical, elle est en fait calquée sur le modèle de la Cmc. D’après Me Hélène Dissongo Otti, membre de la Commission permanente de médiation et de contrôle des sociétés civiles de gestion collective du droit d’auteur (Cpmc) et présidente du comité ad hoc chargé de la gestion des affaires courantes de la Cmc et de l’organisation de l’assemblée générale, "on a procédé au reprofilage des textes ". Les nouveaux textes prévoient en fait que la Cpmc supervise toutes les assemblées générales de la Socam. La composition du conseil d’administration passe de 19 à 15 membres avec un président et un vice-président. Ce dernier assure l’intérim du Pca en cas d’absence. Cet intérim n’excèdera pas deux mois.
Désormais, le directeur général de la société est désigné par le conseil d’administration après appel à candidature.

La grande innovation réside dans le salaire du Pca qui passe de 1 million à 500.000 Cfa. Par ailleurs, les fonctions de membre du conseil d’administration sont désormais gratuites mais certains frais peuvent être remboursés sur présentation des justificatifs. Pendant les sessions du conseil d’administration, le Pca est rémunéré à hauteur de 240.000FCfa, son vice à 190.000Fcfa et les membres 150.000FCfa.
Cette reconstitution fait suite à l’assemblée générale calamiteuse du 10 mai dernier au cours de laquelle l’ancien Pca de la Cmc, Sam Mbendé, a été interpellé par les forces de l’ordre avant de se faire élire par ses affidés. S’en était alors suivi un long processus qui a consisté au retrait de l’agrément à la société et à la convocation d’une nouvelle assemblée générale, entre autres.

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